samedi 2 avril 2016

Lionel Paoli ou la fin du journalisme



De nombreux évènements marquent ce début de mois d'avril 2016.

La réouverture de Marineland suivie de manifestations remarquées suscite des débats de qualité variable mais désormais audibles. 

SeaShepherd et Paul Watson entrent en lice en tenant une conférence de presse à Cannes et en déposant une Citation à Comparaître contre Marineland pour maltraitance et pollution volontaire, renforce de sa puissance de feu les actions déjà engagées par les Associations (C'est Assez ! • Le Réseau cétacés • Aspas)

L'association PETA est invitée sur Canal+ 

L214 pose les questions fondamentales de notre rapport à l'animalité et ses videos clandestines infernales qui font trembler d'une indignation tardive le Ministre de l'Agriculture. (il aura fallu 3 scandales pour réveiller en sursaut cet ami du lobby de l'agro-industrie)

Sur France Inter, Guillaume Meurice nous amuse cruellement de l'incompétence ahurie et ahurissante du nouveau directeur du Parc Marin monsieur Palu.

Sur France2, Frederic Taddei organise un débat contradictoire intelligent sur le thème de « La souffrance animale et les rapports entre les hommes et les animaux »

Le magazine Society quant à lui publie un état des lieux de 4 pages synthétisant assez clairement la problématique existentielle de Marineland.

Le blog Manipulation Marineland analyse très exhaustivement les dossiers et produit une multitude d'éléments de réponses documentées sur les questions que « l'honnête homme » ou femme peuvent se poser sur le Parc et ses animaux.
La liste de publications et de contributeurs sérieux est longue… qu'ils me pardonnent de ne pas tous les citer.

Lorsque !

Lorsque sorti du fond de son terrier un employé du clientélisme azuréen accouche laborieusement du pire dans Nice-Matin en date du 28 mars dans l'articulet suivant :

Le meilleur du pire de l'actualité de la semaine

28 mars : Marineland coupable… forcément coupable ?
Faut-il crucifier Marineland ?
La question est posée très sérieusement sur les réseaux sociaux.
Depuis les inondations d'octobre, le parc marin est - sans jeu de mot - traîné dans la boue.
Les animaux seraient maltraités, affamés, drogués.
«Libérez les cétacés» ordonnent, poing levé des militants convaincus par leurs propres certitudes.
Les soigneurs ? des bourreaux.
Les vétérinaires ? Les dignes héritiers de Gœbbels.
La direction ? Des financiers qui ne voient pas plus loin que le bout de leur portefeuille.
Au final, sans préjuger de la pertinence de ses arguments - Honnêtement qui peut savoir ? - La violence des attaques fait froid dans le dos.
Tout comme les partis-pris qui les orientent : les manifestants défendent les cétacés mais occultent les ours polaires « transplantés » sur la Côte d'Azur.
Ils ciblent le parc sans un mot pour les milliers de zoos où, depuis trois siècles, les animaux sont mis en cage.
Ces indignations sélectives rendent les motivations des anti Marineland suspectes.
Alors même si la cause animale est dans l’air du temps, même s’il est bien vu de défendre bec et ongle les bêtes innocentes parquées par les « prédateurs » humains, il est peut-être sage de ne pas hurler avec les loups et urgent d’attendre.

Lionel Paoli
lpaoli@nicematin.fr


Merci a Enzo T. d’avoir « fixé» pour la postérité le document incroyable

Chaque terme de la rhétorique moisie de ce « journaliste » ne vise qu'a produire des sous-entendus tendancieux.
Il survole et ne développe jamais le propos au fond et ne met à aucun moment la moindre information construite en perspective : à « Faut-il crucifier », « ordonnent, poing levé » « convaincus par leurs propres certitudes » il ne manquait en effet qu’évoquer « Gœbbels », et il a osé le commettre… son point Godwin.
Convoquer Hitler aurait avantageusement complété la mise en scène de ce décor fétide.
Pourquoi pas quand on veut laisser entendre (mais bien sûr sans jamais le dire explicitement) que ce mouvement d’indignation serait de nature fasciste, voire fanatique religieuse façon croisade (autant surfer avec démagogie sur l’actualité quand les références pertinentes manquent).

« convaincus par leurs propres certitudes. »

Des certitudes et non des croyances comme laisse à penser la formulation sournoise de monsieur Paoli. 
Des constats rationnels qui s’appuient sur nombre de témoignages de terrain et une multitude de travaux scientifiques qu’il aurait pourtant pour devoir « sacré » de consulter.

« La violence des attaques fait froid dans le dos. »  

Dénoncer la « violence » est certes à la mode étant donné la douloureuse actualité, mais reconnaître que la manifestation pacifique s’est effectivement déroulée sans heurts, sans dégradations et sans atteinte physique, aurait nui aux insinuations fielleuses précédentes cherchant à discréditer les militants.

« Tout comme les partis-pris qui les orientent  »

C’est celui qui le dit qui y est !

On attend donc la suite… mais nous restons sur notre faim quand Mr Paoli - sans comprendre sans doute le sens des mots qu'il emploie - déclare benoîtement  :  

« sans préjuger de la pertinence de ces arguments »  

Un comble quand il ne fait que cela : préjuger.

« Honnêtement qui peut savoir ? »

Eh bien pour répondre à cette question idiote il faudrait précisément que même le pousse-crayon se mette au travail, enquête pour renseigner ses lecteurs, c'est là sa mission, quand bien même l'objectivité est un Graal inaccessible.
Monsieur Paoli : informez a minima « honnêtement ».
Pour cela il vous faut étudier le dossier plutôt que de faire le pisse-copie ignare de bas étage.

«Ils ciblent le parc sans un mot pour les milliers de zoos»

Pitoyable méthode éculée de diversion, vous auriez pu ajouter que les militants ne traitent pas non plus de la faim dans le monde, de la guerre en Syrie, des réfugiés, des attentats de Paris et de Bruxelles et des ratons-laveurs…

« mais occultent les ours polaires « transplantés »

C'est tellement imbécile et falsificateur que les mots nous manquent.

En prenant connaissance des photos et vidéos de la dernière manifestation, à défaut de « couvrir » l’événement devant la machine à café de Nice-Matin,  monsieur Paoli mesurerait mieux son erreur ou bien plus grave sa FAUTE.
C’est le rejet global de la captivité de la faune sauvage dans l’enceinte du Parc qui a été revendiquée et illustrée, idem sur « les Réseaux Sociaux » évoqués avec mépris et condescendance.

Les faits sont têtus : depuis son ouverture, Marineland axe son marketing sur la présence de cétacés, et plus encore sur la détention d’orques, dont toutes les études scientifiques et les observations en milieu naturel prouvent l’indécence (sans même « préjuger » de leur bien-être).
 
Quant aux guillemets de « transplantés » que signifient-ils ? On n’en saura pas plus car Monsieur Paoli n’a rien à dire.
Prétendrait-il qu’il se raconte sur la banquise que rien ne vaut la Rivera pour l’épanouissement de l’ours polaire et que ceux-ci réservent leur place pour le Grand Réchauffement ?

« ne pas hurler avec les loups et urgent d’attendre »

Attendre quoi ? Mr Paoli n’en a pas la moindre idée. 
Peut-être l’aboutissement des plaintes solidement étayées par quatre Associations représentant les milliers de personnes se sentant concernées et qu'il méprise ?

« Hurler avec les loups »… il n’y aura bientôt plus de ces sales bêtes dans les Alpes-Maritimes pour pousser le moindre cri sous la lune, avec la permissivité d’un ministère conjuguée à la complaisance d’élus décidés à décimer la faune sauvage qui prétendûment dérange quelques intérêts corporatistes, tout en soutenant l’exploitation « jusqu'à l'os » des animaux captifs.

L’absence d’éthique professionnelle, c’est bien ce que reflète ce « journalisme » de caniveau.

Pauvre homme et pauvre PQR… on ne se demande plus du coup pourquoi ce secteur de la presse est en crise.
Servie de la sorte par Mr Paoli, on pourra désormais d'ailleurs supprimer le «R» de l'acronyme PQ… R (Presse Quotidienne Régionale) pour qu'elle corresponde davantage à sa fonction naturelle.

Lisez la Charte des Journalistes et même apprenez-la Monsieur Paoli…  
C'est l’honneur d’une profession.
Ça a dû vous échapper. 
(Colonne de droite à suivre avec votre doigt)

Ne me remerciez pas, c'est gratuit .

Groupes de dangereux activistes en action lors de la manif du 27/03/2016.
Photos prises au péril de sa vie par Isabelle van der Wende
qui a également contribué à la rédaction de cet article.
 

2 commentaires:

  1. Excellente analyse ! Lionel Paoli appartient sans doute au dernier carré des journalistes vendus au Marineland. Ils se font de plus en plus rares, surtout hors région PACA. Bientôt ça ne paiera plus du tout et la plupart ds rats ont commencé à quitter le navire. Pensez-y, M.Paoli. N'écrivez pas des choses dont vous aurez grande honte dans 5 ou 10 ans et dont on vous fera reproche. Songez aux déclarations récentes de SeaWorld : "C'est ici la dernière les orques captives". Anticipez !

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  2. Intéressant démontage, et judicieux conseil, après tout il n'est jamais trop tard pour apprendre la déontologie son métier.
    Réduit à une "défense" aussi pitoyable, Marineland n'est pas près de gagner les procès intentés !
    La ficelle de cette 'brève' est tellement grossière que ç'en devient un câble grotesque. Le grand air de la Côte d'Azur n'a apparemment pas encore évacué les relents putrides des classiques lettres de dénonciation à la Gestapo : "rend les motivations suspectes" ? Aah ! On aimerait bien savoir de quoi, ou quelles épouvantables mouvances occultes ? voire intérêts mafieux ?? (mais qui peut savoir, hein ?! ) seraient ciblés par ce biais éculé. Oh oui, quel dommage effectivement ! que Mr Paoli n'ait pas (pré)jugé utile de développer son accusation floue à peine digne de comptoirs après abus de pastis des nostalgiques de Radio-Paris en mal de médisance.
    Mais il est vrai que, pourquoi se fatiguer ? tout le monde n'a pas le talent de Zola, et le public à même de comprendre par lui-même l'escroquerie morale de Marineland, ou en recherche d'arguments solides et objectifs, a sans doute déjà déserté les colonnes de Nice-Matin pour s'informer.
    Mieux vaut en rire :
    "On ne sait plus très bien, c'est très grave en tout cas" ! (Asterix en Corse)

    Marlène D.

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