jeudi 19 décembre 2019

Black Friday : Orques usagées à vendre aux plus offrants…

Un billet invité de Isa-Glm Vg Wende


Décembre 2019.

• Parution d'une lettre d'Ingrid Visser, la biologiste marine spécialiste des orques, adressée au président français, comme quoi elle a eu vent du projet d'un transfert des orques du Marineland vers la Chine et le suppliant d'intervenir pour les garder ici sous protection de notre législation.

• L'association de protection animale One Voice lance une pétition protestant contre ce transfert et réclamant un sanctuaire pour elles.
Certes, les vendre avant que le vent de la ruine et de la faillite ait fini de tourner, c'est une option rentable, mais alors que leur réorientation devrait rimer avec le financement de la réhabilitation de leurs clowns forcés, on sait très bien que le fric qu'ils ont gagné sur leur dos et qui devrait servir à payer cette réhabilitation, a été claqué, distribué aux actionnaires du fonds d'investissement anglais derrière Parque Reunidos... l'océan est immense, le monde des gougnafiers tout petit...

En revanche l'est tout autant celui des zoos, qu'il s'agisse d'une vente ou d'un « simple » transfert dans un parc situé en Chine mais appartenant déjà à Parque Reunidos.

En effet, rappelons que le zoo de Beauval s'enorgueuillit et récolte les retombées financières d'un « programme » d’élevage en « partenariat » avec la Chine, pour les emblématiques pandas (le petit panda actuellement séquestré et malmené en public lors de son anniversaire en 2018, ayant le malheur d'être un mâle, ne connaîtra jamais la liberté et le loisir de choisir ses partenaires qui lui seront imposées dès et tant qu'il aura du sperme, alors que les retombées sonnantes et trébuchantes tombant dans la poche de Beauval ne verront pas un centime consacré à la protection de son biotope naturel où des dizaines de pandas pourraient s'épanouir librement). 

Or le président des zoos français, qui avait activement participé à la casse de l'arrêté sur les delphinariums en Conseil d'Etat, n'est autre que le patron de Beauval.
Lequel n'ayant déjà aucun scrupule pour rentabiliser jusqu'au dernier os chaque animal tombant dans des griffes cupides, n'a aucun intérêt à se mettre « mal » avec « les Chinois » ! rageux qu'il doit être qu'après la gaffe de Ségolène Royal, qui a rendu public son propre projet de delphinarium, et le tollé général y compris de ses habitués, il ait dû le remettre sans sa poche.

Mais s'il ne fallait pas se laisser abuser par un possible joli coup médiatique ? par une opportune « fuite » interceptée, le champ de la manipulation médiatique envisageable est ouvert :

- Faire faire sa pub par les associations, et remplir le parc et l'hôtel aux carnets de commande vides pour Noël, pour que les amateurs d'animaux en boîte affluent « pour une dernière fois » voir les orques « qui risquent de partir en Chine », déjà qu'ils sont tout contents de ne pas « avoir à faire un voyage » pour en voir... grâce à un bien tiède et laconique « démenti » relayé par un simple titre l'affirmant dans Nice-Matin, repris par 20minutes.fr et 1001infos, qui ne suffit pas à C'est Assez pour y croire, dans sa lettre ouverte pour réclamer du Marineland qu"il  « se mouille » plus que ça.
De fait les orques ne leur appartenant pas, mais propriété de leur maison-mère, cela ne les engage à rien, et il n'y a guère que la sauvegarde des emplois dédiés qui pourrait inquiéter le Marineland.

- Noyer le poisson de leur incompétence et faire abandonner aux plus pusillanimes l'idée même de se battre contre leur captivité, en agitant l'épouvantail « des vilains chinois ».
Le sophisme du « il y a pire ailleurs donc je suis le meilleur donc c'est très bien ce que je fais » est vite admis par pas mal de commentateurs, un piège que, appuyée par One Voice, relaie malgré elle Ingrid Visser.
Laquelle - en s'adressant au Président Macron, et non au ministre de tutelle des cirques marins français, en ayant comme seul maigre argument « les pauvres petites bêtes mal soignées », et non la remise en cause de la marchandisation et de l'esclavage scandaleux d'êtres reconnus en Inde comme personnes non-humaines - se heurte de plein fouet au mur de la logique de rouleau compresseur dudit président (qui doit bien rigoler, lui qui vient par ailleurs de signer un nouvel accord d'exportation de viande française avec... « les Chinois »!) : valoriser les actifs potentiels qui dorment ou ne rapportent pas assez à son goût tant qu'ils valent encore quelque chose (on le voit déjà à l'œuvre avec les arbres centenaires de nos forêts actuellement rasées, embarqués directement dans des camions... chinois, dans le silence médiatique qu'il convient aux saloperies discrètes et de l'indifférence au monde du Vivant utilisé systématiquement comme une planche à billets).
Ramener le sort des cétacés confinés dans un delphinarium à des considérations dignes d'un refuge SPA, c'est louper de loin l'enjeu civilisationnel d'un monde agonisant, agité des derniers soubresauts d'une asphyxie par l'argent sale, dont les animaux sont les premières victimes.

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Voici comment le monde vient à sa fin.
Aucun éclat, juste une faible plainte
- T. S. Eliot, the Hollow Men -
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MISE A JOUR 

Dans cette même optique d'abolition d'esclavage animalier, courant janvier 2020 l'association
C'est Assez lançait une pétition en ligne pour octroyer le statut de personnes non humaines aux Cétacés (comme c'est déjà le cas en Inde).
SVP n'hésitez pas à la signer vous aussi si ce n'est déjà fait.